L’alimentation représente un facteur clé dans l’endométriose. Si elle peut aggraver les symptômes de la maladie, elle peut aussi aider à soulager le quotidien des femmes. Une piste à explorer pour améliorer sa santé et apprendre à mieux vivre avec l’endométriose.

Dans ce contexte, Chroniques de l’endométriose est parti à la rencontre de Mandy Rauw, diététicienne. Une interview qui revient sur l’importance d’adopter une alimentation saine et équilibrée mais également sur le rôle de l’alimentation anti-inflammatoire dans le cas de l’endométriose.

Quel est le rôle de l’alimentation dans la santé ?

L’alimentation, c’est la clé de tout.

Une mauvaise alimentation peut favoriser la survenue de certains problèmes de santé comme le diabète, des maladies cardio-vasculaire, des cancers, … Rééquilibrer son alimentation aide à prévenir de nombreuses maladies.

Au fil du temps, l’alimentation a évolué vers des produits industriels et transformés. En effet, nous consommons trop de graisses animales, de produits industriels, de produits transformés, … Et cela fini par nuire à notre santé.

alimentation anti inflammatoire : diététicienne

L’endométriose et l’alimentation anti-inflammatoire

Quel rôle tient l’alimentation anti-inflammatoire dans la prise en charge de l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie inflammatoire. La présence des lésions et leur saignement au cours du cycle menstruel vont provoquer un état général inflammatoire dans le corps. Un état qui va induire des irritations des organes et donc des douleurs.

Dans le cas de l’endométriose, il n’existe aucun traitement. Mais une prise en charge pluridisciplinaire peut aider les femmes à mieux vivre au jour le jour.

La diététique et la nutrithérapie vont jouer un rôle majeur dans la prise en charge de l’endométriose.

En effet, l’alimentation peut être un facteur aggravant des symptômes de l’endométriose et de son développement. En corrigeant l’alimentation, on peut réduire le taux inflammatoire présent dans le corps, ainsi les douleurs diminuent et le développement de la maladie se freine.

L’alimentation dite anti-inflammatoire sera donc une piste conseillée pour les femmes atteintes d’endométriose.

Qu’est-ce que l’alimentation anti-inflammatoire ?

L’alimentation anti-inflammatoire repose avant tout sur un retour à un mode d’alimentation plus sain, plus local et moins transformé. C’est une alimentation de type méditerranéenne.

Celle-ci est basée sur les fruits, les légumes, les légumineuses, les poissons, la réduction de sucre,…. Plus qu’une alimentation anti-inflammatoire, c’est une alimentation bonne santé que l’on pourrait tous adopter.

Il est important d’essayer de se concentrer davantage sur des produits bruts comme des pates complètes, du riz complet, mais également de privilégier une alimentation bio pour éviter les pesticides et les perturbateurs endocriniens.

C’est un peu un retour aux bases, un retour aux sources.

endométriose diététique : alimentation anti-inflammatoire

Une alimentation contre l’endométriose

Quels sont les bons gestes à adopter contre l’endométriose ?

Avant de rentrer dans les détails de l’alimentation anti-inflammatoire, il est important de rappeler que ce qui fonctionnera pour l’une ne fonctionnera peut-être pas pour l’autre.
Au début du changement d’alimentation, il sera intéressant de fonctionner à l’essai-erreur pour détecter les aliments qui nous font du bien et ceux qui nous font du mal. L’objectif est de trouver l’alimentation qui permet de nous épanouir.

L’alimentation est un plaisir et cela doit le rester.

Quels sont les aliments à éviter lorsque l’on est atteinte d’endométriose ?

D’une manière générale, il convient de limiter les aliments pro-inflammatoires (favorisant l’inflammation de l’organisme). Les réduire permettra au corps de conserver un taux bas d’inflammation et ainsi de mieux gérer les jours d’excès comme les jours de fêtes.

En voici quelques exemples :

  • la viande rouge et les charcuteries
  • les produits laitiers : il est préférable de choisir des produits laitiers maigres afin de limiter les acides gras saturés et l’exposition aux perturbateurs endocriniens (principalement présents dans la partie grasse des produits laitiers.) D’une manière générale, les produits laitiers sont à limiter selon la tolérance de chacun, si ils induisent des douleurs alors, mieux vaut les éviter.
  • les acides gras saturés : le beurre, les graisses animales, l’huile de palme, les pâtisseries, les plats préparés,…
  • les acides gras trans : les préparations industrielles, les margarines, les pates feuilletées,…
  • le sucre, les boissons et aliments sucrés.
  • les fritures et autres aliments agressés par la chaleur : il est préférable d’éviter la cuisson à la poêle et au four (problématique de la réaction de maillard.)
  • les céréales contenant du gluten selon les sensibilités de chacune
  • les produits raffinés : les produits à base de farines raffinées comme le pain blanc, le riz blanc, les biscuits,…
  • le café
  • l’alcool

 Et à l’inverse, quels sont les aliments à privilégier ?

On va se concentrer sur tous les aliments qui vont apporter des bonnes choses au corps et participer à une bonne santé.

On peut retrouver :

  • Les fruits
  • Les légumes
  • les légumineuses : les pois chiches, les fèves, les lentilles,…
  • Les oméga 3, des lipides que l’on retrouve dans le monde animal : les œufs Colombus EPA et DHA, les poissons gras, et végétal : l’huile de colza, de noix, de lin, les graines de Chia,…
  • les aliments riches en magnésium : les eaux minérales, les oléagineux, les céréales complètes,…
  • les aliments riches en polyphénols : les fruits, les légumes, le thé vert, l’huile d’olive de première pression à froid, le vin rouge, le chocolat noir,…
  • les crucifères : toutes les variétés de choux mais également les radis, les navets, le cresson, la roquette, le raifort, la moutarde, le colza,…
  • les épices : le curcuma, le gingembre, l’ail, l’oignon, les herbes,…
  • le pain de seigle, le pain de petit épeautre, le pain au levain
  • les modes de cuisson à la vapeur, à l’eau, à l’étouffée, en papillotes sont à préférer

Bien sur, tout doit rester dans l’équilibre et la limite du raisonnable.

Un pas de plus…

Doit-on éviter le gluten ?

Si il n’y a pas d’intolérance au gluten (nommée la maladie cœliaque), cela ne veut pas dire qu’une alimentation sans gluten soit inutile. En fonction de la tolérance de chacune, un régime sans gluten peut être bénéfique pour la réduction des douleurs. Il peut être mis en place si il n’y a pas d’amélioration après un rééquilibrage alimentaire.

Comment faire pour éviter la consommation de perturbateurs endocriniens ?

Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 2002, les perturbateurs endocriniens représentent une substance chimique ou un mélange de substances chimiques non produit(e) par le corps humain qui perturbe le fonctionnement de nos hormones et a un effet néfaste sur la santé de l’organisme exposé ou de la (des) génération(s) suivante(s).

Les perturbateurs endocriniens à éviter sont ceux qui miment les oestrogènes, favorisant le développement de l’endométriose (PCB, dioxine, bisphénol A, phtalates, PFOA, pesticides). Pour diminuer l’exposition aux PE, il faut non seulement réduire l’utilisation de plastiques mais également la consommation de graisses animales.

Voici les gestes à adopter :

  • Réduire l’apport en graisse animale : produits laitiers, beurre, viande, charcuterie, les gros poissons prédateurs (thon, espadon, requin). Il est préférable de se tourner vers des viandes, charcuteries et produits laitiers plus maigres ainsi que vers des poissons de plus petites tailles.
  • Éviter : les emballages plastiques, le film alimentaire, les conserves, les canettes.
  • Ne pas chauffer le plastique (ex: micro-ondes) mais privilégier un contenant en verre.
  • Jeter un œil aux étiquettes des emballages, il est possible de repérer le Bisphénol A et/ou phtalates à l’aide du symbole (le triangle de l’emballage avec un 7). Si les chiffres 3 – 6 ou 7 sont mentionnés, c’est que le produit/ emballage en contient.
  • Éviter les ustensiles de cuisine en Téflon®.
  • Privilégier le zéro déchet, le vrac, le local et le bio (pour éviter les pesticides). Une vigilance quant aux PE peut participer à l’amélioration de votre bien-être.
  • Il est essentiel de revenir au produit le plus brut que l’on peut trouver dans la nature.
endométriose alimentation anti inflammatoire

Et dans les cas ou l’alimentation anti-inflammatoire ne fonctionne pas ?

un régime pauvre en FODMAP peut être mis en place. L’acronyme FODMAP est pour : Fermentiscibles Oligo-Di-Mono-saccharides And(et) Polyols. Un régime pauvre en FODMAP est un régime permettant de réduire les troubles digestifs en évitant les aliments contenant certains glucides qui sont mal absorbés et fermentent au niveau du côlon.

Les aliments sources de FODMAP sont retirés de l’alimentation puis progressivement réintroduits, un par un, selon la tolérance de chacune. C’est un régime stricte mais qui n’est pas durable. Il permet de repérer les aliments pouvant favoriser les douleurs.

Trouver l’équilibre

Pour finir, je dirais qu’il est important de trouver un équilibre. Il est essentiel de respecter une balance entre ce qui nous fait du bien et ce qui nous fait plaisir.

C.Desonay

mandy rauw diététicienne

Pour en savoir plus

Mandy Rauw Diététique
Route du Tonnelet, 48, 4900 Spa
 https://www.mandyrauw.com/
 info@mandyrauw.com
Instagram : mandyrauw

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