Endométriose :
Causes & origines
L’endométriose est une maladie gynécologique complexe qui met de nombreuses années avant d’être diagnostiquée. En effet, on considère que la maladie met 7 ans à être diagnostiquée. Un parcours parfois compliqué pour les patientes.
Cette maladie pose beaucoup de questions, dont certaines sont encore sans réponses aujourd’hui. Mais la recherche avance et la sensibilisation aussi.
Intéressons-nous donc de plus près aux théories abordées pour trouver des pistes d’explication quant à l’origine et les causes de l’endométriose. Une vision plus scientifique pour pouvoir aborder la maladie différemment et agir en conscience.
L’origine de l’endométriose
D’où vient cette maladie chronique complexe qui touche 10% des femmes aujourd’hui ?
Génétique, épigénétique, environnement, le hasard,… L’origine de l’endométriose questionne les femmes qui sont atteintes de la maladie et les scientifiques. Si cette question ne connait pas de réponses définitives, les chercheurs offrent des pistes d’explication.
Les théories abordées pour expliquer l’origine de l’endométriose
À l’heure actuelle, il existe différentes théories pour tenter d’expliquer l’origine et les causes de l’endométriose :
La théorie de la prolifération des cellules embryonnaires
En 1890, le pathologiste allemand F. Von Recklinghausen a proposé une théorie basée sur la prolifération de cellules embryonnaires résiduelles des voies génitales de l’embryon à un stade encore indifférencié sexuellement.
Ces cellules se développeraient sous l’influence de certaines stimulations (externes, génétiques,…) et provoqueraient, à terme, de l’endométriose.
La théorie de la migration à distance
Une autre théorie se base sur la « migration à distance » via les vaisseaux lymphatiques et vasculaires.
Dans cette théorie, les lésions d’endométriose pourraient provenir d’une dispersion par voie lymphatique et/ou sanguine de cellules similaires à l’endomètre.
La migration de ces cellules permettrait d’expliquer des lésions qui peuvent se situer dans l’ombilic, le vagin et le col de l’utérus. Ces zones ont un système lymphatique communicant.
La théorie du reflux menstruel
Cette théorie est la plus acceptée et la plus répandue à l’heure actuelle. La « théorie du reflux menstruel », aussi nommée de « l’implantation », a été décrite par le gynécologue américain John A. Sampson en 1927.
Cette théorie se base sur le fait, qu’au cours des règles, un saignement remonterait par les trompes et amènerait des fragments similaires à l’endomètre dans la cavité abdomino-pelvienne.
Ces cellules similaires à l’endomètre se fixeraient ensuite sur la surface du péritoine (membrane recouvrant les organes abdominaux) et les organes du pelvis.
Mais seulement 10% des femmes qui connaissent ce phénomène développeraient de l’endométriose.
L’endométriose et la génétique
Outre les différentes théories scientifiques et le rôle de l’épigénétique dans l’origine et le développement de la maladie, il y a également une part de génétique à prendre en compte dans le développement de l’endométriose.
Il a été avéré que la génétique intervient dans le développement de l’endométriose.
En effet, on considère que les filles de mères qui ont eu de l’endométriose ont sept fois plus de chances de développer la maladie. On parle de mutations dans l’ADN.
Cependant, ce n’est pas un secteur assez développé pour l’instant.
À l’heure actuelle, on considère que l’endométriose aurait un rapport de 50/50 de facteurs génétiques et d’épigénétiques dans les causes de l’endométriose. Un terrain de recherche à creuser !
La question de l’environnement
Comme nous venons de le voir, il existe différentes théories quant à l’origine de l’endométriose. Même si la théorie du reflux menstruel est la plus communément répandue, la recherche se poursuit.
Aujourd’hui, il est encore difficile d’avoir des certitudes, mais de plus en plus de médecins et scientifiques s’accordent à dire que certains facteurs environnementaux pourraient avoir un rôle dans l’endométriose, ses causes et sa propagation.
Cette théorie est liée à l’épigénétique.
L’épigénétique, mais qu’est-ce c’est ?
L’épigénétique est la science qui étudie les modifications des facteurs génétiques, sous l’influence de facteurs environnementaux.
L’épigénétique & l’endométriose
Dans le cas de l’endométriose, l’épigénétique concerne l’étude de la perturbation de l’expression des gènes, plutôt qu’un défaut des gènes eux-mêmes.
Dans la science de l’épigénétique, il existe de nombreux facteurs environnementaux qui peuvent entrer en jeu et modifier, perturber l’expression des gènes. Les gènes perturbés par des facteurs environnementaux peuvent contribuer à l’apparition de différentes maladies, dont l’endométriose.
Les scientifiques ont analysé certains facteurs qui contribueraient au développement de l’endométriose et à sa prolifération. Sans émettre de conclusions définitives, les facteurs liés à l’épigénétique et favorisant l’endométriose seraient, notamment, la surconsommation d’alcool, la pollution de l’air, la nourriture, le stress, les perturbateurs endocriniens,…
L’épigénétique offre des pistes intéressantes quant aux différentes solutions à apporter en combinaison avec un traitement hormonal ou non. Une piste pour apprendre à gérer son endométriose et améliorer sa qualité de vie.
Quelques précautions…
Les théories qui entourent le développement de l’endométriose chez certaines femmes sont intéressantes pour comprendre la maladie, son évolution et tenter de trouver des pistes pour améliorer son quotidien.
Malgré cela, il ne faut pas prendre ces théories à la lettre, elles sont à prendre avec précautions, car la recherche ne propose que des pistes de réflexion et non des réponses définitives, pour le moment.