Endométriose :
Le diagnostic
L’endométriose est une maladie qui touche 10% des femmes en âge de procréer. Ce chiffre pourrait être bien en-dessous de la réalité, et pour cause, cette maladie est souvent méconnue des patientes et parfois même des médecins. On compte entre 5 à 7 ans, parfois 10 ans pour qu’une femme soit diagnostiquée endométriosique.
Comment faire le diagnostic
de l’endométriose ?
Le diagnostic de l’endométriose se fait par un médecin ou un gynécologue. Seul un de ces derniers pourra orienter la patiente vers des examens précis.
Le dialogue entre un médecin et la patiente peut déjà orienter les spécialistes. Certains symptômes liés à l’endométriose peuvent mettre les médecins sur la voie, comme les fortes douleurs durant les règles, les douleurs pendant les rapports sexuels, les troubles digestifs ou urinaires,…
Ensuite, le médecin ou le gynécologue enverra la patiente symptomatique vers un médecin spécialisé ou prescrira des examens précis. Il existe une série d’examens pour déterminer si oui ou non, une femme est atteinte d’endométriose.
L’errance médicale et le diagnostic tardif
Les patientes atteintes d’endométriose mettent en moyenne 7 ans avant de se faire diagnostiquer.
Une errance médicale qui s’accompagne de souffrances, de solitude, de doutes sur soi, sur son corps,…
Un véritable parcours du combattant que les femmes vivent avant la délivrance du diagnostic.
Pourquoi les médecins mettent tant de temps à diagnostiquer cette maladie ?
Il existe différentes raisons qui participent à un diagnostic tardif de cette maladie chronique.
Tout d’abord, l’endométriose est une maladie complexe et encore trop méconnue du grand public.
Ensuite, on a trop souvent tendance à occulter les symptômes douloureux des menstruations, considérés comme étant la norme.
Les femmes ont également tendance à consulter trop tard. En effet, la maladie touchant à l’intime, il est parfois difficile d’en parler, que ce soit avec ses proches ou avec des spécialistes.
De plus, les symptômes de la maladie peuvent orienter vers des examens qui ne correspondent pas à la maladie. Dès lors, les femmes vont de rendez-vous en rendez-vous sans trouver de solutions.
La non-connaissance de l’endométriose par les médecins, notamment généralistes, peut orienter vers de mauvais examens. En effet, la maladie n’étant pas enseignée dans toutes les branches, ou très peu, les symptômes peuvent être négligés.
Enfin, la complexité de la maladie n’aide pas à réaliser un diagnostic aisé. En effet, la maladie se présente sous différentes formes et symptômes. Chaque femme peut être atteinte différemment et avoir des symptômes qui peuvent mener vers des examens faussés avant de penser à l’endométriose.
L’endométriose : le diagnostic par échographie
L’échographie et l’échographie pelvienne sont les examens gynécologiques qui permettent de visualiser la cavité pelvienne.
Avec une échographie endo-pelvienne ou endo-vaginale, le gynécologue peut déceler des lésions, des kystes ovariens, des adhérences, des contractures musculaires,… et ainsi diagnostiquer l’endométriose.
Cependant, il est possible que les lésions ne se révèlent pas directement à cet examen.
Pour cet examen, un spécialiste sera conseillé pour déceler les lésions, kystes ou autres. Cet examen doit être demandé par votre gynécologue ou réalisé par lui-même.
Le diagnostic avec une hystérographie
L’hystérographie ou hystérosalpingographie est un examen radiologique qui permet de visualiser l’utérus et les trompes.
Cet examen se réalise à l’aide de rayons X via une petite sonde. Un liquide opaque est envoyé dans l’utérus et les trompes. Cela permet de détecter des malformations, déformations, des adhérences,… et donc l’endométriose.
Cet examen peut être réalisé lors de la laparoscopie ou lors des examens explorant les risques d’infertilité.
Le diagnostic de l’endométriose avec une IRM
Lorsque les symptômes de la patiente mênent à une suspicion d’endométriose, une IRM peut être prescrite.
L’imagerie par résonnance magnétique permet d’obtenir une vue en 2D ou 3D de l’intérieur de la cavité pelvienne et utérine.
En effet, l’IRM permet d’avoir une vue précise sur les tissus dits « mous » et de visualiser les lésions, kystes, nodules ou autres.
Cet examen permet de confirmer le diagnostic fait à l’échographie et de voir l’étendue de la maladie de l’endométriose.
D’autres examens…
L’échographie endo-rectale
Lorsque le diagnostic a été établi et que les lésions sont dites profondes. Une échographie endo-rectale peut être recommandée.
À l’aide d’une fine sonde introduite dans le rectum, le médecin peut analyser les possibles lésions situées au niveau du rectum. Cet examen permet de visualiser les lésions jusqu’à 25 cm au-dessus de l’anus.
Le coloscanner à l’air ou uroscanner
Toujours dans le cas d’une endométriose profonde, un examen plus profond peut être prescrit pour explorer le rectum, le colon ou les uretères. Cet examen permet de détecter des lésions et ainsi de mettre en place un traitement adéquat.
La chirurgie pour un diagnostic définitif de l’endométriose
Lorsque l’endométriose est suspectée, que des lésions, kystes ou nodules ont pu être repérés à l’échographie et si la qualité de vie de la patiente est fortement impactée, la chirurgie peut être une solution.
Dans le cas de l’endométriose, la chirurgie représentera le diagnostic définitif. En effet, seule la chirugie permet de voir l’ensemble des lésions et la propagation de l’endométriose.
Pour ce faire, les chirugiens peuvent pratiquer la cœlioscopie. Cette opération consiste à faire 3 trous dans l’abdomen. À l’aide d’une caméra et d’instruments, les chirurgiens peuvent enlever les lésions, les kystes, les adhérences,… de l’endométriose. Cette opération est peu invasive.
La laparatomie peut également être pratiquée dans des cas plus graves. Cette opération consiste à ouvrir l’abdomen à l’aide d’une incision horizontale au bas du ventre.
Il est évident que cette technique ne peut être appliquée à toutes les femmes présentant des symptômes. C’est pourquoi, il est important de faire évoluer la recherche pour permettre aux médecins de bénéficier d’examens pour toujours mieux diagnostiquer l’endométriose.