Quand l’endométriose s’invite à l’intérieur de l’utérus.
L’endométriose peut revetir différentes formes s’invitant toujours un peu plus profondément au coeur de notre intimité.
L’adénomyose est l’une d’elle. Une forme particulière de l’endométriose. Aussi nommée endométriose interne, elle touche l’intérieur de l’utérus et plus spécifiquement son muscle, le myomètre. Une forme dite particulière et pourtant bien fréquente chez les femmes. Si cette maladie gynécologique peut rester asymptomatique, lorsque les symptômes commencent à se manifester, la qualité de vie des femmes est grandement impactée, douleurs, règles longues et abondantes, saignement en dehors des règles, rapports sexuels compliqués,…
Aujourd’hui, un témoignage anonyme nous ouvre la porte de son intimité pour raconter son parcours de vie avec l’adénomyose, ses douleurs, son combat pour trouver un médecin à l’écoute et la délivrance d’une hystérectomie.
Des règles abondantes et douloureuses dites « normales »
J’ai commencé à ressentir les premiers symptômes à l’âge de 16 ans. Mes règles étaient abondantes et douloureuses. À chaque menstruation, j’avais des douleurs inexplicables.
« Lorsque j’en parlais autour de moi, on me disait simplement : « Tu es une femme, c’est normal ».
Mais au fond de moi, je savais que quelque chose n’allait pas. »
Un diagnostic d’adénomyose trop long à obtenir
Les années ont passé et mes symptômes ont continué de s’accrocher à mon corps. Je souffrais de migraines, de douleurs musculaires et mes rapports sexuels devenaient de plus en plus compliqués.
« J’ai eu deux enfants et je peux vous dire qu’un accouchement est moins douloureux que les douleurs que je vivais. »
Après avoir vu six gynécologues différents, c’est seulement à l’âge de 32 ans que j’ai finalement rencontré un médecin qui m’a écoutée. Un diagnostic d’adénomyose, une forme d’endométriose est alors tombé. Ce fut un soulagement, à la fois d’avoir trouvé quelqu’un qui m’écoute et me prend au sérieux mais aussi de mettre un mot sur mes maux.
Un quotidien aux ajustement permanents
Pendant des années, j’ai du apprendre à ajuster ma vie face à l’adénomyose. Je ne pouvais pas travailler les deux premiers jours de mes règles. je ne pouvais pas partir de chez moi sans mes serviettes, des combo anti-douleurs et anti inflammatoires sur moi. Une charge supplémentaire… devoir se préparer à tout : un saignement inattendu, des douleurs invalidantes,…
Tout cela a fini par affecter ma vie sociale. J’annulais souvent des sorties entre amis ou je restais clouée au lit pendant des journées entières à cause des douleurs.
Heureusement, j’ai eu le soutien indéfectible de mon mari tout au long de ce parcours. Il a été à mes côtés lors des moments les plus difficiles.
On parle peu de moments déchirants qui nous marque à jamais, mais cela fait aussi partie de la vie avec la maladie. Les rapports intimes avec mon mari étaient complexes, je me souviens d’un soir où j’ai été prise d’une violente douleur dans le bas du ventre. Je n’ai plus su bouger pendant une heure. Mon mari a toujours été présent et compréhensif.
L’hystérectomie, le soulagement pour enfin réapprendre à vivre
En octobre 2024, j’ai subi une hystérectomie totale. C’ était la seule solution.
J’avais essayé tous les traitements hormonaux possible. Aucun n’a fonctionné sur moi, patch, implant, anneau, pilule, stérilet, injection… Mon corps n’en voulait plus.
Lorsque le médecin m’a annoncé l’hystérectomie, j’ai pleuré de joie car enfin on m’écoutait. S’en est suivi des tas de questions, de la peur, de la colère car ce n’était pas mon choix, mais bien celui de mon corps.
Le jour de l’opération, je suis descendue au bloc à 8h30 et à 11h j’étais dans ma chambre, sans aucune douleur au réveil. J’ai d’ailleurs refusé les anti-douleurs pour rentrer à la maison, deux jours après je reprenais la voiture pour une ou deux courses et nous sommes ici 4 mois plus tard, et c’est une renaissance
Cette opération a été une étape clé dans la gestion de ma maladie. Bien que lourde, elle m’a permis de retrouver un certain contrôle sur ma vie. Grâce à cette intervention, je ne souffre plus comme avant, et je commence enfin à découvrir mon corps, j’en suis maitre et je ne soufre plus. Je remercie ce gynécologue qui a changé ma vie !
Aujourd’hui, je peux enfin dire que je revis.
« Je me sens maîtresse de mon corps et libérée de ces douleurs qui me hantaient depuis tant d’années. »
Mon message aux femmes qui souffrent d’adénomyose ou d’endométriose est simple : ne baissez pas les bras. C’est un long combat, mais il est possible de reprendre le contrôle de sa vie. Faites-vous confiance, et surtout, persévérez dans la recherche de soins adaptés.
Vous souhaitez partager votre expérience ?
Parce qu’il y a autant d’endométrioses qu’il y a de femmes, raconter son histoire, partager un bout de vie peut aider une personne ou alerter son entourage.
Alors, parlons d’endométriose !